Paravent - 2014
380 x 205cm, bois, papier bambou, encres, feutre noir Le regard offre la conquête de cette navigation en solitaire.
À l’horizontale ou à la verticale l’horizon pictural flotte dans ses compositions à la frontière cristalline de la peinture. Le regard conquérant au milieu de cet archipel de formes, les situations surgissent et crèvent la surface comme un millier de bulles libérées d’un abcès des bas fonds. Ces îles témoignent d’une délicate pudeur ancrée trop profondément dans les abysses de la pensée pour que l’on puisse y poser le regard sans souiller la candeur de ce jardin secret. Alors, à défaut de ne pouvoir jeter l’ancre sans jamais atteindre le fond, le regard poursuivra sa route portée par le vent de l’ennui insatiable. Et si l’on songe, après tout, que ce vaisseau est un morceau flottant d’espace, un lieu sans lieu, qui vit par lui-même, fermé sur soi et livré en même temps à l’infini de ses conquêtes pour aller chercher ce que le trait recèle de plus précieux, alors on peut envisager la quête de ces découvertes comme la plus grande réserve d’imagination que vous ne puissiez jamais trouver quel que soit votre point de perspective.
Crédit photo: Anaïs Armelle Guiraud