Le spectacle du regard contrarié - 2018
installation, métal, plexiglas, film miroir, moteur, SAMSAH La Planésié, Castres. "Pour cette sixième résidence d’artiste, Jimmy RICHER nous propose de réfléchir à la notion de différence sans édulcorer son propos. À travers l’histoire du cirque, de la fête foraine, il s’en va explorer le rapport à l’autre. L’exposition à venir « Le spectacle du regard contrarié » nous conduit sur les traces des FREAKS (énergumènes) shows, des bêtes de foire, des zoos humains qui légitimaient le spectateur effrayé, frissonnant, en quête de jubilation. Ces monstres (femmes à barbe, nains, hommes tatoués, siamois, infirmes, hermaphrodites …) étaient exposés (monstre : étymologie montrer) pour divertir les populations. Ces pratiques largement répandues d’abord aux Etats Unis puis en Europe délimitaient « ce qui physiquement était différent de nous », des normes ! Depuis les années 80/90, il n’y a pas si longtemps, ces spectacles se raréfient. Toutefois d’autres figures du monstre ont succédé à ces usages immoraux qui fascinaient le début du siècle. Cependant la théorie du stigmate est encore active dans les représentations du handicap en général. La notion de handicap prend des formes différentes au fil des siècles, se transforme. Je vous laisse apprécier, par vous-même, les origines du mot handicap issu d’une course de chevaux. La loi 2005 pour l’égalité des droits et des chances est l’une des principales lois sur les droits des personnes handicapées. N’est-elle pas le reflet de cette origine « Hand in cap » ? (...) Jimmy RICHER, tout en subtilité, interroge un sujet sensible qui malgré notre contemporanéité, les progrès scientifiques, l’évolution des représentations (du malheur au sacrifice) ne se réduit à aucun savoir ou connaissance. L’autisme en est le paradigme. Quelque chose du sujet « handicapé » résiste à l’ensemble des discours, aussi avancés, érudits, soient-ils. La singularité des personnes accueillies dans nos institutions est irréductible au savoir. C’est cette énigme que l’artiste met au-devant de la scène. Le spectateur ébloui que nous serons bientôt face à cette œuvre, sera, malgré lui, dans l’obligation de renoncer aux illusions de la connaissance." Extrait d'un texte d'Isabelle Vasilic,
référente des projets Culture / Handicap et Dépendance.